LES MAYAS D'AUJOURD'HUI

Et oui ils n'ont pas disparu les Mayas, ils sont toujours là ! Petits mais là !
C'est la première chose que nous remarquons en arrivant à Cancun et dès le lendemain à Valladolid ou Ek Balam ; c'est bien une population indienne que nous rencontrons dans le Yucatan.

Ce que je remarque très vite dans les villages que nous traversons, ce sont ces maisons typiques, ces huttes mayas, comme tout droit sorties d'une autre époque.

Je craque pour leur charme désuet, avec leur toit de chaume, et leur côté village de schtroumpfs, mais les conditions de vie de la population laissent songeur...

Style différent des maisons en bois du Chiapas

• Le maïs toujours roi !

Le maïs est toujours au coeur de la culture maya. Globalement nous ne voyons pas beaucoup de champs de maïs, sauf sur les pentes du Chiapas ...


Champs de maïs entre Palenque et Ocosingo

... mais les fameuses tortillas sont partout, accompagnant chaque repas, comme le pain chez nous.
A Mérida, petite tortillera

• La corruption

Ce n'est une surprise pour personne que cela est considéré comme le fléau numéro un du pays. A part notre petite mésaventure à Playa del Carmen le matin du départ, nous ne serons pas confrontés au problème de la morbida.
Mais nous en parlons longuement avec notre guide Cathy à Palenque. Française d'origine mais vivant depuis 35 ans au Mexique, elle connaît bien la question et cela reste pour elle le principal motif de difficulté d'intégration au pays. Elle donne l'exemple de la réserve de Palenque. Depuis plusieurs années, le site fait partie d'un Parc national, pour lequel les visiteurs doivent s'acquitter d'un droit d'entrée (en plus de l'entrée pour les ruines). Avec plusieurs milliers de visiteurs par jour notamment en haute saison, cela fait une certaine somme d'argent. Lors d'une réunion des acteurs locaux de la ville, elle avait demandé ce qui avait été fait de cet argent. Embarras, scandale, on lui promet de lui fournir le détail précis des actions commises pour le Parc national. C'était il y a deux ans, elle attend toujours ...
Autre problème ; Cathy nous apprend que depuis 2006 des prospections ont révélé la présence d'autres tombes. Peut-être celles de la famille du roi Pakal. A notre naïve question mais "qu'attendent-ils?", elle hésite puis nous confie que l'hypothèse qui court c'est un projet de privatisation du site ! Imaginons en effet un nouveau Toutankhamon ; quelle manne ! Quel gâchis ce serait que de n'en faire profiter que l'Etat ...

• Les indiens

L'autre drame du pays c'est bien sûr la situation politique et sociale de la population indienne.
Le Chiapas est une région immensément riche : café, maïs, pétrole, gaz, uranium, biodiversité végétale, etc les réserves ne manquent pas. Mais la population indienne (plus du tiers de la population) y est dramatiquement pauvre ; manque d'eau potable, d'électricité, de scolarisation, etc.
Indiennes à San Cristobal

En 1994 une révolte éclate, menée par l'EZLN, l'Armée zapatiste de Libération Nationale (en référence au héros de la révolution mexicaine Emiliano Zapata défenseur des paysans indiens et assassiné en 1919), et leur leader, devenu un personnage-culte, le sous-commandant Marcos.

Le mouvement zapatiste milite en faveur d'un changement démocratique et d'une reconnaissance du droit des indigènes. Le gouvernement répond par la répression et les milices paramilitaires ; les années 1990 sont marquées par la violence. Des accords relatifs aux droits et à l'autonomie des populations indiennes sont signés mais jamais appliqués par le gouvernement. Les zapatistes se replient sur qqs villages des haut-plateaux du Chiapas où ils créent des systèmes d'auto-gestion et ouvrent des écoles et des cliniques.

Puis en 2006 ils lancent la Otra Campana, destinée à peser sur les élections présidentielles de 2006, une longue marche à travers le pays pour réveiller les consciences et rassembler les forces des différents mouvements civils. L'objectif, promouvoir la "libération d'en bas", une nouvelle approche pacifique et anticapitaliste de la politique.
Cathy ne comprend pas pourquoi à ce moment-là, alors que Marcos a toute une certaine partie de la population derrière lui, qui lui demande d'enlever la cagoule et de prendre des responsabilités politiques, pourquoi il ne le fait pas ?

Autour d'une bonne tequila, au milieu de la jungle lacandone, Marcos nous explique pourquoi ...
Mais ce serait trop long à vous expliquer ici !
Alors à bientôt ... autour d'une bonne tequila !

Belle agave au milieu des ruines d'Uxmal ; plante à partir de laquelle on fit et on fait encore des fibres textiles, et aussi la fameuse tequila !
Quel autre nom, ressemblant à une bière européenne, donne-t-on aussi à cette plante ?!